Articles "hérissoniens"

Mais t’es fort en métaphore !

Le nez dans le ruisseau, c’est la faute à Guignaud !

   Salut, c’est moi, Hedgie, vous vous rappelez, votre hérisson préféré, votre gavroche des bois et des campagnes. Cela fait un voire deux, non, trois, même pas, quatre, ho plus ! cinq alors ? que nenni, six ! oui, six mois que je ne vous ai pas parlé ! Vous avez dû vous demander pourquoi, pourquoi une si longue absence. Vous avez pu en être attristé, sans doute avez-vous ressenti la morsure cruelle du manque. Un jour sans Hedgie, et c’est la fin de ma vie ! – Sans mon hérisson, hélas, point de frissons – Ô rage, ô tempête, tsunamis et tutti quanti, Hedgie est parti !

   Vous m’en voyez désolé… Je ne devrais pas pourtant… parce qu’en vérité le seul vrai coupable de cette longue absence… c’est lui, mon copain Guignaud Thierry !

 

Accusé, levez-vous !

─ Monsieur, vous êtes accusé de désertion devant l’Hedgie. Qu’avez-vous à dire pour votre défense ?
     Thierry :
─ Je reconnais, monsieur le juge, avoir abandonné mon poste… d’ordinateur ainsi que le blog du Hedgehog mais pas mon ami Hedgie. A cet effet, j’aimerais souligner une chose : je ne suis parti que quelques mois.
     Hedgie :
─ Monsieur le juge, en parlant de mois, l’accusé parle de lui, alors que moi je ne parle pas de mois, mais de moi. De mon Moi profond ; celui qui a longtemps luit pour lui, et qui, maintenant, est meurtri, blessé, assombri par l’égoïsme de… cet homme !
     Le juge :
─ C’est Tom ? Mais je croyais qu’il…
     Hedgie :
─ … se prénommait Thierry ? oui ! Quoique vous pourriez l’appeler comme bon vous semble : Thierry ou Tom ou bien Tom et Thierry ; après tout, c’est vous qui jugez.
     Le juge :
─ Greffier, notez que si cet homme c’est Tom, et que Tom est Thierry, donc cet homme est Thierry.
     Thierry :
─ Monsieur le juge, si je n’ai pu alimenter le blog du Hedgehog c’est que j’étais parti au Tchad pour le travail, et…
     Le juge :
─ Accusé, vous n’êtes pas ici pour faire l’article – par ailleurs, déjà écrit – de votre expérience – au demeurant déjà décrite.
     Hedgie :
─ Et décrier ! Qu’on n’oublie jamais, monsieur le juge, que si je ne me suis point jeté sous les roues d’une voiture, c’est parce que la tristesse m’avait écrasé avant…
     Le juge :
─ Allez à Jakarta-est, le sort en est jeté, le verdict est rendu : de Hedgie vous n’êtes plus le cop’. Vous êtes déchu, et sans doute déçu, de vos droits en amitié : car, article 1, du… bla, car, article 2 du…., bla, bla,  car…*

   Un procès ! Un procès en bonne et due forme ! Voilà à quoi j’ai rêvé, moi, Hedgie, durant les longs mois d’absence de Thierry. Et voilà que…

 

Mon cop’ est revenu !

   Je m’étais juré d’en vouloir à Thierry, au moins jusqu’au dernier jour de la fin de ma vie, et le voilà qu’à peine réapparu, ma résolution déjà vacillait. Bientôt elle rejoindrait celles du nouvel an ! Comme elles, elle serait balayée, jetée à la poubelle de tri sélectif. La vérité, c’est qu’au fond de moi, tout au fond, était demeuré tapi le secret espoir qu’à son retour tout redeviendrait comme avant, qu’à nouveau, nous écririons des articles, publierions des nouvelles, ferions des projets !     

   Un projet ! Un projet en bonne et due forme ! Voilà à quoi j’ai rêvé, moi, Hedgie, durant les longs mois d’absence de Thierry. Et voilà que…

 

La Cop est revenue !

   La glace fond, go to Glasgow… La Cop, 26ème du nom, se tenait là-bas. On pourrait, pourquoi pas, rédiger un article dessus. Ce ne serait pas, bien sûr, un projet complètement nouveau – n’est-ce-pas, hein ! qu’on avait déjà écrit l’année dernière, hein ! mon pote et moi sur la COP, hein ! d’avant ? – mais raconter les retrouvailles politiciennes, ce serait un peu nos retrouvailles à nous. Leur Rien n’a changé, y a rien qui vient serait pour nous T’as pas changé, qu’est-tu deviens ? Et après s’être longtemps parlés, et tombés dans les bras, et rabibochés d’amitié, on l’écrirait ce papier. Ensemble, comme avant, unis. Et de l’homme de pouvoir, on gloserait d’une seule voix sur un air de Goldman les beaux discours, les belles théories qui font tâchent chaque jour, et on ne pourrait pas dire de lui qu’il changeait la vie.
   Ah, pessimisme, quand tu nous tiens !

   Ou alors, on…

  Ou alors, pour évoquer Glasgow, on raconterait l’étonnante histoire de Bernard le homard**. Ce serait sans doute plus constructif ; à l’image d’une amitié renaissante.

 

Mon·co·pain·à·moi est un lob·ster !***

   Il était une fois un homard nommé Bernard qui, après un long et fatigant voyage, arrêta ses pas à l’orée d’une étrange forêt. Les arbres, arbustes et buissons avaient la forme d’ustensiles de cuisine, et de bien d’autres objets encore, de tel sorte que le pin parasol ou celui à crochets portaient leur nom à merveille. Bernard le homard, qui était très curieux, dans ce bois s’enfonça, sans foncer ; il était aussi très prudent. Mais il n’y avait nul danger en ce lieu pour les homards. Le tremble se tenait droit comme un i sans s’occuper de lui, le chêne libéré des siennes allait et venait sur de petites jambes courtaudes qui l’évitaient agilement, le boulot, sans cesse affairé, n’avait que faire d’un homard voyageur, quant au charme, trop occupé à se mirer dans le reflet d’une mare-marmite, il l’ignorait superbement. « Voilà une bien étrange mar…mite, allons voir ça de plus près » se dit le petit homard. Dessous – car il en est ainsi dans toutes les marmites du monde –, un feu était allumé de telle sorte que la température monterait progressivement. Dedans – car il en est ainsi dans toutes les mares du monde –, des grenouilles nageaient. Bernard s’assit sur le rebord encore froid du récipient pour mieux les observer. Longtemps, elles s’ébattirent sans s’occuper de lui ni s’apercevoir que la température grimpait. L’eau était maintenant tiède ; c’était les fesses du Bernard – si tant est qu’un crustacé disposât un tel appendice – qui le lui signifiaient. Les grenouilles, quant à elles, s’agitaient quelque peu, sans s’affoler pour autant, continuant de nager en dépit de la température qui grimpait toujours. Le popotin de Bernard virait doucement à l’orange. Cette fois, l’eau était bien chaude. Affaiblies, les grenouilles supportaient néanmoins la chaleur, cherchant à composer, tentant de s’habituer. « Mais, comprit soudain Bernard le homard en frappant son front minuscule de la pince, si la température continue de monter de la sorte, et qu’elles ne font rien d’autre que s’adapter, ces grenouilles finiront par mourir ! »
   À ce constat, Bernard fut pris d’un malaise ; il n’était pas dans son assiette (vous noterez au passage qu’un homard qui est dans la vôtre ne se sent pas non plus très bien). Il aurait voulu révéler l’évidence : les copines, lorsqu’un changement s’effectue d’une manière suffisamment lente, il échappe à la conscience, et ne suscite la plupart du temps aucune véritable réaction, aucune opposition salutaire.
   Mais Bernard le homard intelligent savait que la meilleure façon d’aider ces grenouilles était qu’elles comprennent par elles-mêmes leur situation. Alors, pendant qu’elles pataugeaient, inconscientes, dans les ennuis, il leur conta cette histoire :

 

Il (re)était une fois

   … un petit homard qui, par un beau matin de printemps, dans le vaste océan, se sentit brusquement à l’étroit dans son habit de chitine. Ce pacha de l’étale et des étals tenta tout d’abord de s’habituer à l’inconfort en s’occupant l’esprit et les pinces. Mais rien à faire, ça coinçait de plus en plus aux entournures. Le petit homard ne savait pas ce qu’il lui arrivait, mais sa gêne était telle qu’elle le poussa à l’action. « Le changement, c’est maintenant ! » décida alors le hardi petit crustacé qui se coucha aussitôt sur le flanc pour mieux se plier en deux. Et voilà que sous la tension ainsi exercée la carapace se rompit, créant une large ouverture par laquelle il s’extirpa aisément. Libéré de son entrave, le petit homard, heureux, chantonna j’suis content, j’suis content, j’suis content, j’suis tout nu mais content, puis déclama à qui voulait l’entendre : « Y a pas à dire, dès qu’on s’sent mal, il faut agir ! » Bientôt une nouvelle carapace, plus large, habillerait de pied en cape le petit Bernard (car c’était lui !) Tout allait bien dans le meilleur des mondes.

 

Il était une fin.

   Son histoire terminée, Bernard le homard demanda à ses copines les grenouilles si elles avaient cru assez le crustacé, ajoutant, comme un avertissement, que si elles ne l’avaient pas cru, eh bien… elles seraient cuites****. Enfin, quittant le rebord brûlant de la marmite décidément trop chaud, il conclut de la sorte : « Hé, les cop’, face à tout changement brutal et gênant, vous auriez réagi depuis longtemps et donné le coup de patoune nécessaire pour sortir de votre marmite. A mauvais entendeur, point de salut ! » 

 

Il (re)était une fin

   Hé, Thierry, on va l’écrire cette histoire de cop’ et de Cop, hein ? Allez, Thierry, quoi, oh dis-moi oui ! Wo, wo chou, Thierry, dis-moi oui, cette fois-ci !

 

* Toute ressemble avec une entreprise de transport de personnes existante(s) ou ayant existé ne serait, bien sûr, que pure coïncidence.
** Bernard est un autre de mes amis. Si je suis le roi des bloggeurs, il est le prince des blagueurs ; d’ailleurs, la dernière fois qu’il m’en a raconté une, homard m’a tué.
*** Merci, Stomy Bugsy.
**** si vous ne m’avez pas cru, alors vous m’aurez cuite, citation attribuée à Jeanne d’Arc.

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